Un lieu primitif.

Nishi n'était pas du genre à s'occuper de lui même. Et il était encore moins du genre à boire. Mais cela lui arrivait. Bien sûr, ce n'était pas de l'alcool. En vérité, la seule raison pour laquelle il entrait dans ce bar, c'était pour entrainer son caractère social. Il peinait énormément à l'être, alors ici, cela pouvait aller. De toutes façons, beaucoup de gens différents venaient dans chacun des bars d'Ozalia-City, alors même s'il foirait sa prestation, ça irait...

Il entra dans dans un de ces bars.

Un soda s'il vous plait.

Eh ben. Pour un têt' comme la vot', z'avez des drôles d'goûts hein!

Nishijo se doutait bien que l'homme parlait de son teint blanc. Il avait beau être un bon soldat, il ne sortait pas assez souvent pour avoir une teinte ne serait-ce qu'un tout petit peu plus foncée...

Je vous en prie monsieur, ne vous fiez pas à mon physique.

Ah bah bon! J'voulais point vous blesser, hein. T'nez, v'la vot' soda.

Le barman remit une pinte d'un liquide noirâtre et pétillant. Nishijo détestait les boissons "particulières", mais il aurait eu l'air encore plus bizarre s'il avait demandé de l'eau. Il remercia donc l'homme et alla s'assoir à une table. Il but par très petites gorgées un peu de son breuvage, tout en regardant autour de lui.

C'est incroyable ce que les gens peuvent être primitifs dans ce genre d'endroits. Répugnants même...

Il faisait référence tout d'abord à trois personnes qui se querellaient pour une partie de cartes. L'adjectif "répugnant", il le décerna à un couple, la femme caressant le sexe de son conjoint par dessus ses vêtements.

Il but encore un peu et regarda encore une fois autour de lui. Il n'avait pas encore remarqué, car il ne faisait jamais attention aux cris, mais il y avait un espace où se battaient deux personnes. Visiblement très bâties. Elles étaient entourées d'un véritable cortège de...

Primates...

Personne ne semblait l'avoir entendu. Ou alors, si c'était le cas, il ne s'en était pas rendu compte. Mais bon, Nishi était là pour améliorer ses qualités sociales. Alors il attendit qu'une personne s'intéresse assez à lui pour venir lui parler...

C'est alors qu'une personne arriva effectivement derrière lui...

Yoru aimait à se balader parmis toute cette foule ingrate et animale qui peuplait Ozalia-city, comme le reste du monde sans doute, et parfois même elle se permettait l'audace d'aller à "la foire", dans l'un de ses bars bondés de...
"Primates..."
... qui crient et junglent, et bavent avec insouciance, à moitié morts...oui à moitié morts, s'il savaient, s'ils voyaient à quoi ils ressembles, tous identiques à l'autre, bien conforment au moule de la société.

La brunette pensait en solitaire, ordinairement acoudée au plateau noir crasseux du bar, les jambes croisées sur le grand tabouret abîmé, un peu à part, éloigné de toutes les lumières vives qui venaient agresser chaques visiteurs.
Plongée dans un océan de pensée, ce mot l'avait fait attérir, justement celui auquel elle pensait...

Il était apparament sortie de la bouche d'un homme plus âgé qu'elle un peu plus loin derrière elle, il lui tournait le dos et dégageait comme une aura mystique, un vampire?! Nan...enfin sans lui ouvrir la bouche c'était assez compliqué à savoir...
Instinctivement, piquée par la curiosité, trop intriguée pour vraiment s'en rendre compte, comme d'habitude en fait presque, dès que'un "bel objet lui semblait intéressant, amusant", c'était comme si son corps suivait sa pensée sans qu'elle ne lui ordonne, et la voilà derière lui, à le regarder...non, le scrutter calmement et doucement du regard, son visage se penchait d'un côté puis de l'autre très légèrement, indiquant une grande réfléxion qui la passionnait...l'autre.

Nishi ne s'était pas encore rendu compte de la présence qui se trouvait derrière lui. Trop absorbé par ses pensées, il n'essayait plus de savoir ce qu'il se passait autour de lui. De moins, il n'essayait plus de savoir ce qui allait se passer.

C'est toujours la même chose. Des gens qui se battent. Des espèces de macaques bourrés, des singes bonobos en début de reproduction... Ces gens m'ennuient. Je ne tombe que trop rarement sur des gens normaux. Enfin... non, c'est moi qui ne suis pas normal. Je ne tombe pas sur des gens spéciaux, comme moi.

Il regarda encore un peu en face de lui, et il vit une face gifler un autre homme. L'autre étant apparemment désolé.

Mmmh... Cela me fendrait le cœur si seulement j'en avais un comme les leurs.

Il avait dit cela tout bas. Puis il se surprit à ce moment là. Il se dit sur le coup qu'il ferait mieux de parler plus bas... et il continua encore à penser... Il sirota encore une fois un peu de son soda, avala avec difficulté et laissa échapper un soupir.

Ce truc est dégueu. Et le reste des gens aussi.

Ils craignent tous.

Ame restait là à l'écouter calmement, il ne semblait pas l'avoir remarquée... et marmonnait d'un voix malheureusement pour lui audible finalement, suffisait de faire attention à autre chose qu'au brouhaha ambia,nt pour l'entendre clairement, sans même lire sur ses lèvres qui remuaient.

Pas vraiment choquée par ses propos même si elles ne les partageaient pas tous, Yoru se permi de faire quelques pas de plus, peut-être trois tout au plus, arrivant au niveau de son épaule, fixant d'un oeil vague ce qu'il se passait en face sans en fait y accorder d'importance...
"dégeux?" Plus que vous? vous qui les jugés...?

Nishi fut d'abord très étonné du fait qu'une personne vienne le surprendre dans ses pensées. Mais il ne l'était absolument pas par les propos de la femme qui venait lui parler.

Je n'ai pas dis qu'ils étaient moins biens que moi. Mais je ne me considère pas comme eux. A vrai dire, je ne suis pas assez humain pour être mieux qu'eux.

Il se retourna pour voir quelle était la personne qui lui avait parlé. C'était une femme. Il la jugea très belle physiquement. Il restait à voir si elle était aussi intéressante mentalement. Puisqu'elle était venue jusqu'à lui, il allait certainement pouvoir parler. Mais ses "qualités sociales" n'allaient pas être très utilisées sur le coup... Il se décala sur la gauche. C'était un banc, il lui laissa donc la place.

Je me doute bien que déjà, là, vous ne devez pas beaucoup m'apprécier, mais enfin, venez vous assoir ici si vous le souhaitez.

Il repensa un instant à ce qu'il était. S'il avait vécu comme un enfant normal, avec sa famille, peut-être aurait-il de véritables amis. Mais peut-être aussi serait-il comme l'autre primate qui se faisait caresser le sexe. Au moins il serait simple et ne tuerait plus.

Maman!

Il n'avait que cinq ans et il se trouvait dans une flaque de sang.

Il reprit ses esprits...

Je ferais bien de penser moins à ça.

Tout de suite de face, les apparences se précisaient, l'homme avait des traits fins, et des yeux en amandes assez beaux, une peau très pâle, mais toout en lui se coordinait et donnait un assemblage assez intéressant...

Etrange comme les gens pensent que le monde entier les juges, et se fait des idées d'eux, bienspur toujours une première impression naît au contact d'un inconnu, mais ce n'est pas pour autant qu'on le "note" favorabement ou non, la moyenne ici n'a pas lieu d'être, du moins c'est ce que pense Ame.
Merci.

Il lui avait fait un peu de place sur le banc.
La jeune femme s'assayait à peine , juste quelques secondes de contact et déjà sa présence semblait troublé son interlocuteur qui venait de se plonger temporairement dans un univers lointain dans lequel il l'emmena malencontreusement, du moins sentimentalement uniquement. Une profonde tristesse, comme envie de pelurer, la souffrance de la solitude, une absence de quelque chose, trop de souvenirs étranges et douloureux, la jeune dirigeante se sentait submergée par toutes ces choses qu'elle ne savait nommer...
Les prémices d'une habitude quelconque à ses moments mystérieux que le monde entier lui offrait, lui permettait de ne pas ou très rarement exprimer l'intimité que l'autre lui laissait entrevoir malgré elle et contre son accord à lui.

Le temps de reprendre ses esprits elle aussi, Yoru-san lui adressa un petit sourir niais, ni vu ni connu pour combler le vide de conversation.
"Alors que fait un homme si peu "humain" dans un lieu publique comme celui-ci? il s'humanise?"

On peut dire que vous êtes perspicace.

Elle m'a vite cerné.

Il but encore une fois un peu de son breuvage, pensant à ce qu'il pourrait répondre. Elle sait déjà qu'il n'est pas aussi humain que les autres, il n'avait donc pas besoin de mentir. Mais il n'allait pas dévoiler cela, on ne dévoile pas à tout le monde un passé comme le sien...

Oui. Je m'humanise. J'essaie de trouver des gens qui m'intéressent et d'avoir l'intéressant. J'espère que ce sera le cas pour vous. Que je vous intéresse surtout. Ça m'arrangerait.

Il regarda encore longuement en face de lui. Il fit encore une fois le vide dans sa tête. Mais elle ne pouvait jamais être vide. Il y aurait toujours cette vision de lui même, enfant, pleurant seul, recroquevillé dans une mare infâme. Alors il se concentra sur les choses en face de lui. L'un des combattants venait de perdre. C'était le plus baraqué.

Vous vous sentez humaine, vous? Parlez moi donc de vous.

Non pas qu'il s'y intéressait, mais il paraitrait plus amical ainsi.

Il l'avait dit lui même "je ne suis pas assez humain pour être mieux qu'eux", et Yoru n'avait fait que rentrer dans on jeux, mais il sembait y croire d'avantage que s'il s'agissait d'une métaphore...étrange.

L'homme était franc, amusant, et intéressant, comme envie de le voir évolué, savoir coment il se débrouille.
Cela , ça dépend pas de moi, mais de vous, on commande pas les sentiments des autres.

Toujours ses sensation lanscinates qui venaient et allaient en lui, et en elle...douloureux.
Parlez des autres, pour oublier sa peine...

Remettant une mèche en place, dégageant par la même ocasion son regard, Yoru soupira intérieurement, comment s'y prendre avec ce gars?! La jeune femme y conaissait un peu en matière de sociabilité et aussi lisait le coeur des gens avec "facilité" bien que le contenu lui soit étranger au début.
Commencez par vous présentez vous semblerez plus humain...!

Fais chi*r

Il espérait qu'elle commencerait, elle. Lui, il n'a rien à dire sur lui. Enfin, si, il avait énormément de choses à dire, mais pas les bonnes.

Je ne sais pas quoi vous dire... que voulez vous que je dise...?

Il laissa passer un long moment. Il regardait encore en face de lui. Un autre combat commençait et le couple partait. Il cherchait ce qu'il pouvait dire...

Bon... eh bien... je suis un soldat. Je fais partie des troupes gouvernementales. Avant ça, j'ai vécu dans un orphelinat. Et c'est tout.

Oui. Cette personne qui a tué mes parents, elle m'a aussi volé ma vie.

Encore une fois, un long moment passa. Il ne trouvait vraiment rien à dire. A vrai dire, il n'avait pas spécialement envie d'en dire plus...

Bon... A moins que vous vouliez savoir quelque chose de particulier sur moi, voudriez vous bien me parler de vous même, puisque l'on a commencé?

Il entre-coupait ses phrases de longues pauses, comme cherchant un moyen d'y échaper : au pseudo-interrogatoire qu'elle lui réservait.
Un subalterne?!...Au moins comme ça je sais où et comment le retrouver...amusant...

Connaître quelque chose de particulier sur lui? Evidement, on ne se satisfait pas d'aussi peu d'élèments lorsque l'on rencontre quelqu'un surtout quand il ne s'agit pas d'un vieux pervers ou d'un imbécile heureux écervellé...du moins pour le moment il n'y paraîssait pas.
"Votre nom, prénom, âge...en général c'est ce que l'on commence par dire avant d'énumérer ses différents statuts sociaux tout au long de sa vie."

Yoru le regardait calmement un peu du coin de l'oeil, un sourir naturel pendu aux lèvres.

Ah oui... vous avez raison...

Nishi se demanda alors s'il devait révéler son véritable nom. Mais elle ne semblait pas vouloir dire le sien. Enfin, à Ozalia-City, il n'allait certainement rien risquer en dévoilant son prénom. Et puis il n'est pas en mission d'infiltration.

Nishijo Ichirou. On m'appelle Nishi. 21 ans.

Il chercha quelque chose à dire. Mais il ne trouva rien d'autre. Il ne trouvait aucune nécessité à dire son âge, alors en plus dire sa taille ou son poids, ou encore son caractère... Cela ne servirait strictement à rien. Alors il posa les mêmes questions à son interlocutrice.

Et vous, alors? Vous ne m'avez encore rien dit sur vous.

Nishijo...Ichirou... , répéta-t-elle pensive.

"Nishi" signifiait "Ouest", "Ichi" était "un" ou "le premier" ou encore "le meilleur", quant à "chirou" : "se répandre, flétir" ou bien "tomber". Un nom assez étrange dans sa signification certe, mais son diminutif "Nishi" semblait bien lui aller, à lui, cet homme un peu à l'ouest...
Cette pensée faisait sourir la jeune femme qui restait le regard perdu dans sa réfléxion, oui Nishi était gentiement à l'ouest d'une ceraine façon, il sortait du lot, et ce n'était pas un défaut selon Yoru.

21 ans...hm je m'excuse je vous donnait un peu plus... Finallement nous avons le même âge.
Elle tira une petite moue, et fit comme lui précédement : laissa quelque temps avant de continuer.

En fait d'ordinaire on ne donne pas toujours son âge comme ça, mais j'étais curieuse, je ne suis pas douée pour donner un âge aux gens, je voulais savoir si je m'étais beucoup trompée.
Ame n'aimait pas beucoup parler d'elle, et puis ça l'amusait de le laisser languire un peu.

En trois fois qu'ils échangeaient des paroles, elle ne disait toujours rien sur elle. Hormis son âge. Et c'était inutile. Nishi n'aimait vraiment pas cette atmosphère dans ce bar et cette femme semblait se moquer de lui. Il le pensa en la voyant sourire lorsqu'il lui eut dit son nom.

Ça suffit. Vous cachez votre identité. J'ai assez parlé de moi.

Nishijo se leva du banc sur lequel ils étaient assis tous et deux, presque décidé à partir.

Je ne vous fais déjà pas confiance. Alors soit vous me dites votre nom, soit je pars immédiatement.

Il commença à se diriger vers la sortie.

Yoru sentait monter en lui comme un drôle d'impression, comme s'il pensait qu'elle le méprisait ou cherchait à le ridiculiser. Gênée par tout ceci alors que ce n'était pas son but, la jeune femme soupira blasée.
Il fallait avouer que ses airs détachés et j'm'en-foutistes lui avaient causés bien du soucis déjà par le passé, mais elel était ainsi et ne changerait pas.

Du chantage, voilà ce que Nishi lui faisait maintenant...
Bien que triste qu'ils ne se soient compris l'un l'autre, Ame n'aimait pas trop son comportement qui lui faisait abandonner la partie si vite, quand on veux on peut, il faut croire qu'il n'avait tant envie que ça de s'intéresser à elle.
Pfouah...pour une fois que je souriait à quelqu'un, il fuit énervé, le prochain je l'ignore ça iraplus vite...

Se retournant vers son futur ex-interlocuteur, Yoru lui adressa un petit signe de la tête, accompagné de quelques mots dites d'une voix soutenue et calme.
Bon et bien alors aurevoir Monsieur Nishijo Ichiru, mais de vous à moi, si vous ne me faites pas confiance, changez de profession. Amicalement bye bye!

En effet s'il était condamner à obéir à quelqu'un qu'il méprise, toute mission sera vouée à l'échec.

...hein?

La dernière phrase de la jeune femme avait percuté l'esprit de Nishi. Changer de profession? Alors ce la voudrait dire qu'elle était comme lui? Il se retourna et se rapprocha d'elle. Au final, il se rassit à ses côtés.

Vous parlez de changer de profession. Est ce que je ne serais pas sous vos ordres, par hasard?

Nishi esquissa un petit sourire et laissa échapper une petit rire presque inaudible.

Raison de plus pour que j'en sache plus sur vous. Vous ne croyez pas?

Nishi démarra au quart de tour et ne mit pas bien longtemps à venir reposer ses petites fesses sur le banc aux côtés de celle qu'il avait compris être son supérieur hierarchique...
Pas bête la guèpe.

Son argument aurait pu être valable mais Ame n'était pas de cet avis.
Raison de plus pour que vous en sachiez moins sur moi, j'en suis sûre. Sinon...je serai obliger de vous éliminer.

Yoru eut un petit sourir audible face à sa propre bêtise, utilisation e phrases cultes tirées de films populaires.

Ben voyons.

Nishi la trouva bien condescendante sur ces paroles. Si elle était une dirigeante, il aurait été normal qu'il sache pour qui il travaille selon lui. Mais bon, de toutes façons, il a déjà travaillé pour plusieurs personnes qu'il ne connaissait pas de lui même, alors ça ne changeait rien. Mais il aurait au moins fallut poser un nom sur un visage.

Admettons. Mais pourrais-je au moins connaître votre prénom? De sorte que je ne vous appelle pas "l'autre". De toutes façons, nous sommes en civil.

"L'autre"...Décidément celui-là ne pensait comme elle, soit, pour une fois elle sera gentille et lui accordera ce qu'il veux.
Hm...pourtant moi ça m'aurait pas gênée de vous appeler "le bel objet", mais bon je suppose qu'à votre oreille celà aurait parut péjoratif...
Ce qui pour moi ne l'est pas mais bon...

Passant sa jambe droite par dessus le banc, à qualifourchont sur ce dernier, le regard planté avec sérieux dans celui de Nishi, Ame s'adressa à lui une nouvelle fois.
Ame Yoru, et on ne m'appelle pas Ame.
Autrement dit on est pas intimes compris?!

Et maintenant que les présentations étaient faites comme il se devait, la brunette avait envie de bouger de ce clapier à lapin, elle faisait en effet peu à peu le tour de tous les bars pour savoir lequel elle préfererait par la suite, dans sa philosophie il fallait tout essayer pour savoir ce qui nous convenait le plus.
Et si on bougeait?!

Le regard planté sur la porte d'entrée et de sortie, Yoru n'attendait qu'un signe de son interlocuteur, aussi bien aurait-il été négatif qu'elle l'aurait salué gentiement et aurait détalée.

Yoru, donc.

Nishi mémorisa ce nom. Il avait bien saisi ce que voulait dire la dirigeante lorsqu'elle lui avait dit de ne pas l'appeler Ame. Ils n'étaient pas encore assez proches. Mais cette histoire de "bel objet" l'avait gêné. Il était déjà une arme, alors l'appeler "objet" était clairement péjoratif. Il ne comprenait pas vraiment les pensées de la femme...

Elle lui demanda ensuite s'ils pouvaient aller ailleurs. Lui s'en fichait, mais puisque le mieux aurait été qu'il connaisse ses employeurs, il accepta.

Eh bien, peut-être trouverez vous un endroit plus intéressant que celui-ci. Je n'aime pas cette atmosphère. Surtout lorsqu'il y a des espaces de combats. Je trouve ça particulièrement pitoyable de voir des gens se battre pour une poignée d'argent.

Il laissa un long blanc, puis il se reprit.

En même temps, je peux parler, moi qui suis soldat! ah ah ah!

Bien sûr, c'était un rire forcé, comme tous ce qu'il faisait qui transmettait des "émotions". Mais il savait très bien jouer.

Le brun mystérieux qui résidait face à elle était tout simplement l'un des êtres les plus singuliers qu'elle avait rencontré...
Quelqyues minutes auparavant il tremblait encore tout secouer par ces étranges émotions profondes qui le meutrissaient de l'intérieur, et le voilà maintenant mîmant avec grâce un rire forcé, le coeur froid, vide...
Bon comédien.

De longs moments de pauses prenaient place dans leur discution, presque naturellement même, durant ces labses de temps elle le scruttait doucement du regard avec cette étrange longueur tendre.
Bien...alors allons-y.

Ame n'avait aucun endroit particulier en tête, pas envie de le mener dans des lieux qui lui étaient intimes, mais la vue d'une longue marche dans la ville alors que la nuit était déjà tombée la faisait sourir.
Les réverbères d'acier polit dégageaient une lueur froide n'éclairant pas plus loin que leur pied ancré dans le bitume, pas de vent, juste la lourdeur d'un ciel précédement chargé en soleil, la chaleur du jour n'avait réussi à ressortir de sa prison de parpins crépits.

Puis elel repensait aux paroles de Nishijo, des imbéciles qui se battaient pour une poignet d'argent...il n'y avait qu'un homme seul pour dire ça, personne d'autre que lui à charge, il n'avait pas à se soucier de l'argent, les soldats gouvernementaux étaient bien payés, et puis, même s'il n'avait aucune notion de l'argent ou en ferait don dans sa totalité à une quelconque oeuvre charitative, il serait seul à assumé sa déchéence...
Des hommes se battant pour de la misère, ils en croiseront encore sûrement tout au long du chemin...

Nishi eut l'impression que Yoru attendait de lui qu'il trouve un endroit où, tous les deux, ils pourraient aller. Mais lui, n'avait absolument aucune idée en tête. Il n'appréciait pas les sorties, il n'allait certainement pas trouver un lieu qui convienne à eux deux. Le seul endroit où il aurait vraiment voulu être, cela aurait été aux côtés de sa famille qu'il n'a jamais connue...

Maman!

L'image de lui même, recroquevillé et en pleurs au beau milieu d'une épaisse flaque de sang resta durant quelques secondes dans son esprit. Mais ces secondes lui semblèrent durer des heures. Ces heures qui n'étaient en fait qu'une infime partie de ce qu'il avait réellement vécu ce jour là.

Ungh!

Il venait de reprendre ses esprits. Il se rappela immédiatement les attentes de son interlocutrice du moment.

Excusez moi, mais j'aimerais que vous choisissiez l'endroit où vous vouliez aller. Si vous n'avez aucune idée, nous n'avons qu'à marcher dans la rue en attendant de trouver un lieu qui convienne.

Nishijo commença alors à sortir du bar, en attendant la réponse de son supérieur.

Marcher dans la rue avec vous me suffira.

Etrangement l'homme semblait lui aussi d'une certaine façon se contenter d'un rien, ou plutôt peut-être de tout.
Comme envie de le décrypter, comme besoin de passer du temps avec son officier, curieuse de savoir ce qui lui avait volé son sourir.

Vous vivez ici depuis longtemps?

En marche vers on-ne-sait-où dans cette ville déserte en cette douce nuit. Seules quelques âmes solitaires semblaient s'y perdre, à commencer par eux.

A ces mots, Nishijo repensa immédiatement à toutes les années qu'il avait vécues à l'orphelinat... C'était là qu'on l'avait battu tant de fois, car il n'était pas encore capable de résister à ses pulsions morbides... Ses drôles d'envies... Et c'était la faute à ce qu'il s'était passé ce jour là...

Maman!

Encore une fois, il se revoyait dans cette flaque de sang, jonchée de cadavres...

Vous avez volé ma vie!

Et il pleurait, encore une fois.

Eh bien... à mes cinq ans, j'ai été recueilli à l'orphelinat d'Ozalia-city. J'y ai vécu jusqu'à mes dix-huit ans. Donc je ne vis en tant que soldat et véritable citoyen d'Ozalia depuis trois ans...

Il marcha alors aux côtés de la femme. Il repensa longuement à l'orphelinat et à cette fois... Après une très longue attente, il continua.

Et vous? Vous devez vivre depuis longtemps ici pour être dirigeante.

Cet étrange jeune homme dégageait tant de tristesse, comme une aura de chagrin émanant de lui dès que son coeur se serrait et son âme s'embrouillait...
Les sentiements qu'il lui procurait sans intentions étaient-ils emplifiés par la jeune femme ou n'étaient-ce que le reflet de ce qu'il vivait réellement au fond de lui?!...Un enfant coincé dans le noir englouttit sous le malheur, comme si hier le retenait en son sein captif, son corps grandissant mais son coeur resté juvénile.

Yoru le regardait calmement du coin de l'oeil, son visage redevenu normalement inexpressif, quelques battements lents de ses longs cils la coupait parfois de l'autre, le bel objet qui l'enivrait de douleur, comme la sensation de s'évaporer une seconde...étrange.
Moi?...

S'arrêtant un court instant pour mieux reprendre de l'élan, Ame devait se réveillée.
Hm...non, 1 an environ.

Seulement un an?

Nishi fut très surpris de la réponse de son interlocutrice. Alors comme ça, elle vivait depuis moins longtemps que lui ici et elle était déjà dirigeante...?

Vous avez été mutée ici? Vous venez d'ailleurs je suppose. On ne devient pas dirigeant comme ça, ou alors il faut coucher pour.

Nishijo avait fait cette plaisanterie pour paraître plus sociable. Faire des blagues et poser des questions, c'était le mieux à faire pour se faire apprécier. Comme ça, on cache son côté sombre et en paraissant niais, on ne se doute pas de ce que l'on a en soit.

Cela fait trois ans que je suis soldat. J'aimerais avancer en rangs, comme vous. J'aurais peut-être accès à certaines choses que d'autres n'auront pas.

Bien évidemment, il pensait à ses origines... Peut-être était-il en fait un démon pour s'être retrouvé dans ces ruines. Ou alors le fils de ninjas/demon slayers. Toujours était-il que son esprit meurtrier était né sur la scène d'un crime.

Maman t'aime chéri! Je t'aime Nishi!

Maman! Non!

Sans s'en rendre compte, Nishi versa une larme... Il ne le remarqua que longtemps après. Alors il simula un bâillement. Faisant ainsi croire que ses larmes n'étaient pas celles de tristesse.